Le snack content est-il du junk content ? — #Episode1
Le snack content est-il du junk content ? C’est la question volontairement provocatrice à laquelle je tente de m’attaquer dans cette nouvelle série de tribunes. Mais qu’est-ce que le snack content ? Traduit littéralement en français « micro-contenu », ce concept jargonneux est un terme marketing utilisé pour décrire un contenu court ou très court qui va droit à l’essentiel, facile à consommer, et souvent — mais pas uniquement — dédié à un usage sur les réseaux sociaux et/ou à un usage mobile1. Depuis quelques années il perce et cartonne dans la communication corporate, à tort ou à raison… En savoir plus !
Mais qui aurait envie d’un snack quand on pourrait choisir un repas gastronomique à la place ? L’analogie avec la consommation de contenus en ligne n’est pas anodine puisque les éléments à considérer pour choisir entre deux contenus et deux plats sont semblables. Tout comme au restaurant, sur le marché des contenus en ligne, il est aussi question d’un coût à prendre en compte. La différence ? Sur l’internet, il est de moins en moins question d’argent, le coût d’entrée se mesurant de plus en plus en temps, en attention, en « temps de cerveau disponible », comme le veut la désormais célèbre phrase d’un publicitaire français.
Le snack content apparaissait dans le monde de la communication corporate il y a quelques années comme étant le Saint Graal, la solution ultime à un problème générationnel irrémédiable : le manque d’attention2. Avec cette préoccupation en tête, toute une génération de professionnels de la communication ont érigé une place de choix au snack content parmi les solutions à cette « équation impossible »3 liée à la consommation de contenus sur le web : la richesse des contenus disponibles vs. une attention de plus en plus limitée4.
Snack content… et si on se trompait sur toute la ligne ?
Cela fait bientôt trois ans que je suis consultante en stratégie éditoriale et digitale au sein d’une agence de communication corporate spécialisée dans le contenu. Cela fait bientôt trois ans que moi aussi je conseille régulièrement à mes clients — ils sauront le reconnaître — de passer par le snack pour faire passer leurs messages. Entre pairs, il nous est d’ailleurs souvent arrivé de juger de la qualité d’un contenu en prenant clairement en compte cette variable : la « snackabilité »5 de ce dernier.
Si l’intérêt du court et du très très court va de soi dans le monde de la publicité, serait-il possible qu’en l’adoptant aussi religieusement dans le monde du content marketing, on se soit trompé sur toute la ligne ? C’est en tout cas la thèse que je souhaite explorer dans cette série de mini articles dédiés au snack content intitulée « Pour en finir avec le snack content ? ».
Dans le prochain épisode intitulé « Le snack content : les origines — Episode #2 » nous allons nous intéresser à l’histoire du snack content… Stay tuned!
3Appelée également « content shock ». En savoir plus sur le site Définitions marketing.
4Tout un mouvement pour une écologie de l’attention tente par ailleurs de répondre à cette équation de manière éthique et responsable.
5Barbarisme provenant du franglais signifiant la qualité de ce qui est snackable, donc facilement consommable sur le pouce.